7 avril 2009

Récit de la remise des fournitures scolaires au Pérou, par Mathieu et Benoit

hola los amigos

Nous attendions ce jour avec impatience. le réveil sonna et nous voilà partis illico-presto avec les colis en direction de matalaque et d'anascapa ; arrivés dans le bus, un homme nous regardait avec un air desoriente. Après une étude comportementale, on s'est apercu qu'il cherchait quelque chose et qu'il n'osait pas demander. Il finit par nous tendre son billet de bus pour qu'on lui lise le numéro de sa place. cette homme nous a suivi jusqu'à Matalaque : nous nous sommes donc promis que ces enfants n'auront jamais ce problème de lecture.
Arrivés à Matalaque, les gens du village nous ont tout de suite reconnus. La secrétaire de mairie nous a gardé les colis en attendant que l'on trouve Claudio le directeur de l'école ; au moment où nous l'avons apercu, Claudio n'en revenait pas. Son sourire nous a instantanément exprimé la joie qu'il avait de nous revoir ; effectivement nous avions 3 semaines de retard sur ce qu'on lui avait dit. Nous lui avons prouvé que l'association Ecolibri est une association sérieuse à qui l'on peut faire confiance. Nous sommes retournés à la mairie pour aller chercher les colis en compagnie de plusieurs professeurs que Claudio n'a pas tardé à embaucher ; en voyant les jolis yeux brillants de la secrétaire nous avons immédiatement ressenti que nous étions les bien venus a Matalaque et pour ça, pourquoi ne pas y rester ! Apres avoir ramené les colis dans l'école, nous les avons ouverts en regardant le regard émerveillé des professeurs qui d'un coup ressemblait à celui de leurs élèves.
Nous avons fait le tri des fournitures pour les élèves de Matalaque mais aussi pour les 4 annexes qui se trouvent à 4 heures de marche dans la montagne. elle s'apel huarina, cacahuara, huatagua et lojen. Ces noms résonneront dans nos têtes jusqu'à la fin de jours.
Les colis comprenaient pour Matalaque 130 petits cahiers, 150 stylos noir, 144 gommes, 150 crayons de papier, plus de 140 paquets de crayons de couleurs, 20 grands cahiers, des tubes de colles, des tailles crayons, et des règles. Pour Anascapa, 80 petits cahiers, 94 crayons de papiers, 80 stylos noir, 80 gommes, 80 paquets de crayons de couleur, des tubes de colles, des tailles crayons et des protège-cahiers.
Les professeurs nous ont invités à manger la sopa et un bon plat de résistance puis ils nous ont préparé un bon lit qu'on avait bien mérité !
Le lendemain matin, nous attendions les élèves. A notre surprise, beaucoup de parents d'élèves s'étaient déplacés pour l'occasion. Les élèves se sont mis en rang et le directeur leur a expliqué dans quel but nous étions parmi eux. Nous avons trouvé les enfants très sérieux mais aussi très polis. On se rappelait à quel point nous étions infernaux à leur âge.
Claudio nous a demandé de nous présenter au élèves et de leur raconter de quel manière nous étions arrivés ici et nous en avons profité pour leur dire que beaucoup de personnes françaises contribuaient à faire vivre l'association et surtout que nos élèves français aidaient et soutenaient les élèves Péruviens à apprendre, à lire et à écrire l'espagnol. Nous nous sommes retournés vers les professeurs en leur disant "et pourquoi pas leur apprendre le francais". Certains se sont mis à rire et d'autres à réfléchir. Il y a même un prof qui nous a demandé si c'était possible de faire un échange interscolaire entre Français et Péruviens pendant 15 jours. Nous lui avons repondu que l'on en parlerait dès notre retour en France. Tous les enfants nous ont remercié et sont retournés en classe en comparant leur "super nouveaux cahiers".
Par la suite, nous sommes partis dans les classes pour voir ce qu'ils étudiaient et pour pouvoir prendre quelques photos. Certains enfants se mettaient presque à pleurer pendant que d'autres nous faisaient d'énormes sourires.
Après une pause bien méritée, nous sommes partis dejeuner et à notre retour les enfants, les jeunes du village et les professeurs ont organisé un match de football. Après 5 min de jeu, nous nous sommes bien rendu compte que chaque joueur avait envie de passer pour Zinedine Zidane et que pour eux nous ressemblions le temps d'un match à ce grand français d'origine algerienne. Nous avons bien rigolé et bien transpiré. En effet l'altitude nous a vite calmés. Après quelques cervezas et un bon repas nous sommes partis nous coucher, complètement dépités.
Le lendemain, nous nous sommes réveillés pour aller a Anascapa. Les enfants couraient et criaient pour aller à l'ecole. Nous, nous étions toujours dans la classe avec nos matelas et nos couvertures car nous ne nous étions toujours pas réveillés. Un peu comme dans nos années scolaires où le réveil était toujours très dur à supporter. Un enfant entra dans la classe. Il était surpris de nous voir là, mais il nous a tendu avec un gros sourire des sortes de citrons sucrés. On a nettement préféré ce réveil aux bip bip électroniques. Quand nous sommes sortis de la classe, tous les enfants avaient ramené une énorme quantité d'avocats, de citrons, d'oranges, de poires, de pommes et de fruits exotiques que nous ne connaissions pas. Du coup c'était à notre tour d'avoir un regard d'enfant devant toute ses gourmandises.
Ensuite, Claudio est venu nous annoncer qu'il y avait un problème : personne n'avait de gazoil pour nous emmener à Anascapa. Il y a bien un véhicule communal mais rien dedans. En effet, les habitants ne se déplacent qu'avec des mules et pour aller en ville pour vendre leurs fruits et leur fromage, il n'y a que deux bus pàr semaine : un le lundi et un le vendredi. Il est donc difficile d'accéder à un autre village sans marcher une bonne journée en plein cania dans la cordiere des andes. Quelques heures plus tard, Claudio nous a ramené des dessins de paysage péruvien que les enfants avaient dessinés pour les enfants français. Ce sont des dessins de leur maman en train de cueillir des fruits, mais aussi des montagnes, de la petite source qui jaillit, du volcan, des maisons et aussi des condors. Bref, tout ce qui faisait de ce paysage un endroit magique et paradisiaque à nos yeux. Nous étions ravis de pouvoir ramener ça en France en espérant que les enfants Français puissent aussi en faire de même.
Nous avons décidé d'organiser un petit jeu bien connu des Français pour amuser les enfants. Des craies et une règle et nous avons commencé par dessiner la Terre en vert, puis une case, puis deux et trois jusqu’ à dix et pour finir, avec une craie bleue et une craie rouge, un grand ciel de champion avec un gros soleil. Et voila c'était une belle marelle colorée. Après avoir expliqué les règles et bien sûr les avoir répétées au plus énervé qui nous ressemblait, ils se sont mis à jouer. Jamais nous n'aurions pensé un jour être à la place d'un professeur. C'était tout simplement génial.
Le lendemain vers 5heure30 du matin nous somme partis distribuer les annexes. Nous étions très fatigués mais l'envie de découvrir les autres écoles nous a poussé à nous lever rapidement et énergiquement. Une fois arrivés à huatagua, la directrice s’est présentée et nous a emmenés dans une magnifique église. Elle s’est mise à prier et nous avons fait un simple geste de croix tout en contemplant l'architecture. Nous avions un peu de temps avant que les enfants n’arrivent, alors nous sommes partis avec un homme très sympathique qui portait sur son dos de la luzerne pour les cuy "cochon d'inde à la chair tendre et gouteuse". Il nous a montré son élevage qui comportait une bonne trentaine de ce qui est pour nous de simples animaux de compagnie. Puis, il nous a fait gouter une liqueur qui provient d'une macération entre d'énormes fruits appelés damasco et du pisco de uva pour la forcer en alcool. Ca nous a ravigotés, en même temps nous n’étions pas partis faire un tour pour trier de l'avoine, il avait bien compris que nous avions grand soif. Nous l'avons longuement remercié pour ce qu'il nous avait montré et pour le coup de "vezin" qu’il nous a donné.
Nous étions plus que jamais en forme pour aller distribuer les fournitures aux enfants. A notre arrivée, la directrice leur a fait chanter des chansons et leur a fait reciter des poèmes. ils étaient adorables. Après la distribution toujours aussi magique de par le regard des enfants, ils nous avaient préparés une dernière petite chanson pour nous dire merci en insistant sur viva la francia y viva el peru.
Sur le chemin du retour, nous avons pu constater les dégâts du volcan lors de sa dernière explosion ; tout un village a été déplacé dans des sortes de bidonvilles construits par l'Etat à la va-vite. En gros, des murs en planche de bois avec un bout de tôle par dessus. Tout était bien aligné, ce qui n'a rien à voir avec les maisons typiques. mais bon, c’est toujours mieux que rien. De retour à Matalaque, nous sommes allés manger un repas typique et original. en autre une soupe avec chauclo, papa, havas, carne y rocoto... après il nous a aporte un cuy entier par personne et nous avons fini la soirée avec tous les professeurs qui ont vidés les stocks cerveza ! Le lendemain c'était l'heure des au revoir. Apres des accolades sincères et touchantes nous avons pris la direction d'Anascapa. Dès notre arrivée Felix le directeur de l'école nous a accueillis avec une hospitalité phénoménale. Nous avons mangé un énorme morceau d'alpaca, il était 8heure30 du matin et nous avions déjà mangé pour la journee. Par la suite nous sommes partis faire la distribution et tous les villageaois nous attendaient avec des sourires rayonnant et des yeux pétillants. Nous nous sommes présentés et nous avons remarqué que nous commencions à avoir l'expérience pour présenter le fonctionnement de l'association ! Nous avons même demandé aux élèves de nous remercier en francais, ce qui les a beaucoup amusés. Une fois la distribution terminée, nous avons été stupéfaits par la préparation de nombreux dessins que les enfants nous avaient remis pour les petits Français. A ce moment là, nous avions du mal à exprimer notre joie, mais tout le monde a bien vu que tout cela nous touchait énormément.
Pour finir, désormais nous avons une nouvelle famille au Pérou car a coté de cette démarche associative, nous nous sommes faits de vrais amis sincères qui ont déjà hâte de nous revoir et tous nos amis sont les bienvenus a Matalaque et Anascapa.
A très bientôt, vos amis pep's et bgre

Aucun commentaire: